Une belle rescapée : la Rotonde de Chambéry
LA ROTONDE de CHAMBERY, une belle rescapée !!! délégation Rhône-Alpes.
Après la longue pause due au COVID, nous voilà à nouveau ce 12 mai 2022, en sortie extérieure.
Nous sommes devant un impressionnant bâtiment, où l’on n’accède qu’avec autorisation, un site stratégique au regard des règles de sureté publique. Guidés par une guide officielle, nous pénétrons dans ce lieu aux dimensions de cathédrale, la plus grande et la dernière en activité en France.
Elle est entièrement fermée à 360 degrés, d’un diamètre de 110 mètres, une hauteur de 34 mètres jusqu‘au lanterneau. Equipée de 36 voies, hormis celle du pivot central, elle peut accueillir 72 locomotives en transit, réparation ou maintenance, travaux menés par une centaine de professionnels.
Cet ouvrage qui d’emblée en impose, a connu d’innombrables péripéties depuis le projet initial, peu après 1860, date du rattachement de la Savoie à la France, et jusqu’à sa consécration, élu monument préféré des français, en 2021. Maintes fois, sa construction a été reportée. Elle a ensuite vécu des épisodes tragiques qui auraient pu l’atteindre définitivement. Délaissée, puis menacée de destruction comme bien d’autres en France et enfin, protégée, rénovée, embellie et presque sacralisée.
C’est une belle rescapée que nous présente aujourd’hui notre guide !
La jeune compagnie de transport ferroviaire Paris Lyon Marseille (PLM), après avoir absorbé la compagnie des chemins de fer Victor Emmanuel, décide en 1867 de faire de Chambéry, un nœud ferroviaire important et acquiert près de la gare, un vaste terrain à bas coût, et pour cause, le sol est fortement marécageux, avec une nappe phréatique qui affleure la surface.
Une première difficulté qui vaudra à la rotonde de voir les travaux de construction reportés jusqu’en 1906. On commence alors par enfoncer plus de 3000 pieux de bois de mélèze, dans le sol spongieux jusqu’à 5 à 8 mètres de profondeur, sur lesquels ensuite, est étalée une assise de pierres et de béton atteignant par endroits une épaisseur de plus de 4 mètres.
18 piliers métalliques principaux sont alors érigés, assemblés par rivets sur une hauteur de 27 mètres, comme ceux de la Tour Eiffel. Vient enfin la voute supportant le lanterneau, qui culmine à 34 mètres.
Nous sommes en 1910, et la rotonde peut entrer au service de l’essor de la traction ferroviaire qui s’amorce. Elle connaîtra ensuite plusieurs générations de locomotives durant son histoire.
Dès 1929, la 2CC3402, une des quatre locomotives actionnées par du courant continu, via un troisième rail au sol, acquises par la PLM pour la vallée de la Maurienne, fréquente le lieu. Elle pèse 155 tonnes, peut atteindre 130km/h entre Chambéry et Modane, et tirer 900 tonnes, grâce à ses 4800 chevaux.
Après une cinquantaine d’années de bons et loyaux services durant lesquelles elle a pu parcourir 4,7 millions de kms, cette machine est radiée en 1974 et se fait oublier sur une voie de la rotonde, avant d’être remisée à Montluçon, car à la rotonde, toutes les voies utiles doivent être disponibles.
Quelques cheminots passionnés, réunis en association la retrouveront en 2002, la feront remorquer jusqu’à Chambéry où elle sera restaurée, pour circuler à nouveau, autour de la rotonde, depuis 2008.
Une rotonde présente pour les retrouvailles avec cette locomotive, mais il s’en est fallu de peu.
Le 26 mai 1944, les bombardiers américains visent dans toute la région les sites stratégiques de transport ferroviaire pour empêcher le regroupement de troupes allemandes du Sud et de l’Est, vers un éventuel renfort vers les côtes de l’ouest où est prévu le débarquement des alliés.
Le temps n’est pas très clair, les nombreuses fumées provoquées par des incendies au sol, dus aux bombes tombées, empêchent les pilotes d’être précis.
C’est la rotonde qui est gravement touchée et non la gare. La toiture est éventrée, mais les piliers ont tenu et 48 heures plus tard, deux voies peuvent être à nouveau fonctionnelles.
Les réparations dureront jusqu‘en 1954. Mais peu à peu le manque d’entretien régulier dégrade le site. La corrosion des parties métalliques menace l’édifice ; en 1974, sa destruction est envisagée.
Mais en 1984, Jack Lang ministre de la Culture, inscrit – une première pour un bâtiment industriel - la rotonde de Chambéry à l’inventaire des monuments historiques, en interdisant donc la destruction.
On attendra 2011, avec les moyens financiers requis grâce à une mobilisation locale et régionale, pour engager une complète rénovation, avec le remplacement des ardoises locales de la couverture initiale, par d’autres, de bien meilleure qualité, venues d’Angers..
Nous voici à présent, instruit(e)s des techniques impressionnantes utilisées pour l’édification et le fonctionnement de cet ouvrage centenaire, admiratifs(ves) de cette belle silhouette, magnifiée par une restauration réussie, et ému(e)s par son histoire mouvementée qui a bien failli conduire la belle rescapée à sa perte.
Il est temps de partir, sans manquer de photographier des locomotives stationnées là, la CC7102, en service de 1952 à 2000, record de vitesse en 1955 à 331 Km/h, vendue à des pays étrangers (Espagne, Chine, URSS) ou encore la CC6500, dite «nez cassé », de 1964, longtemps la plus puissante traction disponible à la SNCF.
Certain(e)s auraient rêvé de poursuivre le parcours vers la ville avec l’une de ces machines historiques. C’est finalement en autobus, que nous rejoignons le restaurant situé lui , en face d’un autre monument de Chambéry , le Carré Curial : une ancienne caserne du 13eme bataillon des chasseurs alpins, convertie en centre administratif, culturel et commercial. Mais là, c’est une autre histoire !
Marc TINCRY
La rotonde vue de l’extérieur
La voute intérieure de la rotonde
CC7102
2 CC3402
CC 6500 dite « Nez cassé »
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