UN LIVRE SIGNALE
L’ARTS réunit des femmes et des hommes qui ont consacré souvent une grande partie de leur vie professionnelle aux politiques de la santé, et au travail au service de leurs contemporains.
Je suis de ceux-là et comme beaucoup, je me sens souvent, sans pour autant déborder de nostalgie excessive, un homme du XXème siècle qui s’interroge sur les incroyables capacités d’accès quasiment instantané à d’innombrables données et informations dans tous les domaines, grâce à cet outil plutôt du XXIème siècle qu’est Internet !!!
Aussi, je me demande parfois comment faisait on avant ? et où pourrions-nous bien aller aujourd’hui dans nos recherches, sans doute pas très loin, sans Internet ??
ET pourtant !!.... Il y a cent ans, sans appareil technique ou si peu, sans bien sûr aucune connexion internet, avec à peine peut être un antique téléphone et quelques livres difficilement trouvés, voici un homme seul, chargé d’une mission de service public nouvelle, créée en 1892 puis intégrée en 1906 au premier ministère du travail, Jean CAVAILLE qui arrive dans le Tarn à CASTRES en 1901, nommé inspecteur départemental du travail.
Peu à peu, avec ses notes au crayon à papier sur un cahier, après chaque visite des nombreux ateliers de mégisserie autour de MAZAMET, alors importante ville industrielle, Jean CAVAILLE découvre ce travail du cuir à partir des peaux de moutons, activité qui enrichit la région, mais entraîne aussi des souffrances et des morts au travail. Il mémorise chaque jour des entretiens authentiques, riches et précis avec les patrons, les chefs d’ateliers, les ouvriers et ouvrières.
Ce littéraire, peu au fait de la science et de la médecine, acquiert peu à peu une connaissance encyclopédique de la maladie dite « charbonneuse » qui sévit parmi la population employée à ce travail et qui en meurt fréquemment. De nature profondément humaniste, soucieux d’améliorer le sort des personnes frappées par la maladie au risque de perdre leur vie à vouloir la gagner, il reste en permanence ouvert à tous ses interlocuteurs, quel que soit leur niveau économique et social.
Il écoute, il parle, il gagne la confiance, propose, agit partout et bouleverse les conservatismes dans les relations de travail. Il écrit des pages et des pages, il étudie, cherche ici ou là. En quelques années, il devient un expert national et même international du « mal charbon », une terrible maladie provenant d’une infection du mouton à l’anthrax (bacillus anthracis) lors de son alimentation, qui se transmet à l’homme, à l’occasion des manipulations des peaux dans la région .
Mais Jean CAVAILLE, marié et père de famille, connaît aussi, dans une vie familiale rythmée par son investissement professionnel, des moments de bonheur intime parfois douloureux dans son existence personnelle menée modestement dans ce département au climat âpre, aux paysages grandioses et aux habitants généreux, mais parfois aussi abrupts que les falaises qui surplombent le Tarn. Ce que pouvait être la vie d’un homme simple, au fin fond d’un territoire rural, loin des métropoles.
Bien avant l’intelligence artificielle, avant la numérisation des rapports entre individus, en se parlant, en s’écoutant, en consacrant du temps et du travail au service d’une noble mission, Jean CAVAILLE s’est efforcé de préserver la santé des gens au travail. L’efficacité avec laquelle il y est parvenu avait peu à envier à la culture internet mondialisée actuelle, parfois décevante.
Cette vie a fortement intéressé un autre membre de l’inspection du travail récemment retraité comme directeur honoraire du travail : Paul FAURY. Ce collègue qui tient à se rapprocher de l’ARTS Nouvelle Aquitaine, s’étant passionné pour son prédécesseur des années 1900, lui a consacré un livre : L’affaire du mal charbon (l’inspecteur du travail Jean Cavaillé mène l’enquête !) éd. France Libris. Un témoignage passionnant, précis, riche sur la vie de son illustre collègue, comme sur le contexte industriel et social d’une région qu’il connaît bien.
Avec sa belle écriture, il nous convie dans un monde du travail d’antan où l’hygiène, la sécurité, la santé, sont souvent défaillantes. Le droit du travail encore balbutiant reste à conquérir, par des hommes de conviction, des batailles de l’intelligence contre des résistances sans doute autrement plus fortes qu’aujourd’hui. Mais Paul FAURY s’invite aussi dans un univers de relations plus personnelles où l’humanité, la tendresse et l’amitié ne sont pas des vains mots.
Merci pour cet ouvrage fait de vrai papier qui ravira, je n’en doute pas les lectrices et lecteurs de l’ARTS, et ce, même sans liseuse électronique, et avec un smartphone coupé !!
MARC TINCRY, Rhône Alpes
RESTE A CHARGE ET 100% SANTE
Poursuivez ici selon votre inspiration...« 100 % santé » : fin 2021, un peu plusde la moitié des...
Le réseau des Maisons Sport-Santé
Vous voulez en savoir plus ? Téléchargez le pdf pour retrouver toutes les informations !
Soutenir les aidants
Vous voulez en savoir plus ? Téléchargez le document complet avec toutes les informations !
ÂGE DE LA RETRAITE ; NIVEAU DES RETRAITES
Le panorama général des retraites en 2019Fin 2019, 16,7 millions de personnes, vivant en France...
AUTRES GRAND ÂGE
Vers une réforme de l’impôt sur les successions ?Une note du Conseil d’analyse économique (CAE)...
VIE EN RETRAITE - VIEILLISSEMENT
Les comportements des retraités : une étude du conseil d’orientation des retraitesAprès avoir...