VIE EN RETRAITE - VIEILLISSEMENT
Les comportements des retraités : une étude du conseil d’orientation des retraites
Après avoir étudié le partage du revenu entre consommation et épargne, et l’évolution des revenus à la retraite, le CORRE s’est intéressé aux comportements des retraités.
• Comment varie le niveau de vie lors du passage à la retraite ?
Les taux de remplacement nets qui sont d’environ 75%, font - pour les personnes en emploi à la retraite - baisser leur niveau de vie lors du passage à la retraite. A l’inverse, pour les personnes sans emploi, leur niveau de vie augmente alors souvent. Il baisse pour les 60% les plus aisés, et augmente pour les 40% les plus modestes. Sur l’ensemble des nouveaux retraités, il ne baisse que de 8%.
• Comment les retraités occupent-ils le temps libéré par la cessation d’activité professionnelle ?
Le temps libéré (4h par jour en moyenne) se répartit entre besoins physiologiques (+1h) et loisirs (+2h40). Le temps voué aux tâches domestiques, y compris bricolage et jardinage, augmente. Seules 2 % des journées des retraités sont dites « actives », tournées vers le travail, l’associatif ou l’aide à l’entourage.
• Comment les loisirs évoluent-ils à la retraite ?
Les loisirs à domicile augmentent le plus (+2h), c’est là la quasi-totalité du temps de loisirs, soit plus de 5 heures par jour et plus avec l’âge. La télévision, regardée par 90% des retraités pendant 3h30 en moyenne, reste le loisir principal. Les temps moyens de sociabilité et loisirs à l’extérieur sont très proches entre actifs et seniors (1h30 environ).
• Quelles différences selon le genre et le niveau de vie ?
Les hommes dégagent en moyenne 1h30 de temps de plus que les femmes pour les loisirs et le bricolage-jardinage. Ils consacrent plus de temps aux tâches ménagères que durant leur vie active, mais l’inégalité perdure : les femmes y passent toujours deux fois plus de temps. Les plus aisés ont plus de journées « actives » (activités à l’extérieur,…) que les plus modestes.
• La retraite favorise-t-elle l’engagement civique et associatif ?
Adhésion à une association et bénévolat ne semblent pas plus fréquents chez les retraités que parmi les plus jeunes, mais certains retraités y consacrent plus de temps. La retraite favorise l’engagement associatif, surtout chez les diplômés et ceux qui ont travaillé tard. Les seniors sont aussi surreprésentés parmi les élus locaux.
• Peut-on chiffrer l’apport économique des activités des retraités pour autrui ?
Certaines activités des retraités, sont socialement utiles : bénévolat, garde des petits-enfants, travaux pour les enfants,... En 2010, c’est en moyenne 110 heures par an, chiffrés à 1 % du PIB, mais ça ne prend pas en compte les soins à une personne âgée avec qui l’on cohabite.
• Peut-on évaluer le rôle des retraités en tant qu’aidants familiaux ?
La moitié des 3,9 millions d’aidants familiaux s’occupant d’un senior fragile ou en perte d’autonomie vivant à domicile, sont des retraités. Environ 1,5 million d’aidants familiaux cohabitent avec le senior aidé : avant tout des conjoints ou des enfants (dont un quart a plus de 60 ans). Environ un million de retraités aident quotidiennement une personne âgée avec qui ils cohabitent.
• La retraite rend-elle heureux ?
La satisfaction dans la vie semble augmenter à la perspective du départ à la retraite, et se stabiliser après. Surtout pour ceux qui sont alors au chômage. La retraite n’efface pas les différences sociales : les plus satisfaits avant (CSP supérieures et les plus diplômés) le restent après. En revanche, l’état de santé perçu s’améliore à la retraite pour tous, surtout pour les ouvriers, employés et indépendants.
• Quels sont les effets du passage à la retraite sur la vie de couple ?
Si le nombre de divorce chez les seniors a beaucoup progressé, le passage à la retraite ne semble pas accroître le risque de divorce.
• Quelle est l’opinion des retraités face à l’avenir ?
En général, les retraités se disent moins optimistes vis-à-vis de l’avenir que le reste de la population, et l’optimisme décroit avec les années. Ils sont pessimistes sur leur situation financière future, alors que leurs revenus sont supposés être plus stables que ceux des actifs.
D’après le CORE Séance 9/07/ 2020 « Passage à la retraite et comportements des retraités »
Santé et bien-être : l’impact de la retraite ?
La retraite est plutôt vue comme une période heureuse, où l’individu, libéré d’obligation, peut se reposer et consacrer du temps à ses loisirs et à ses proches. L’évolution du bien-être subjectif au fil du cycle de vie le confirme : la satisfaction de vie diminue peu à peu jusqu’à 50 ans, puis augmente vers la soixantaine, et l’impopularité des réformes allongeant la vie active est bien connue.
Mais bien sûr, la retraite entraîne aussi une perte de revenus, la rupture d’habitudes et de relations sociales favorables au bien-être physique et mental. En cas de passage direct de l’emploi à la retraite, la transition est souvent neutre, avec des personnes ni plus ni moins satisfaites de leur vie qu’avant. En revanche, c’est un gain de bien-être majeur pour celles sortant du chômage, situation répandue en France (seules 54 % des retraites se font depuis un emploi, 11 % après plusieurs années de chômage, et 20 % suite à alternance emploi chômage).
Des disparités : si le passage à la retraite est neutre pour beaucoup d’employés et cadres, les ouvriers ressentent une réelle amélioration du bien-être, et toutes les classes sociales une amélioration de la santé.
Attention, l’analyse des données est complexe : certains peuvent décider de partir à la retraite parce que leur santé se détériore, et ceux-ci seront en moins bonne santé que les actifs, avec une relation de causalité allant de la santé vers la retraite et non de la retraite vers la santé.
Par ailleurs, la retraite suscite une interrogation sur sa place dans la société, parfois un sentiment de perte d’utilité sociale, surtout pour les plus diplômés. Un phénomène qui, comme celui de la solitude, ne devient massif qu’à l’accès au quatrième âge. L’engagement dans le bénévolat répond souvent à ce sentiment sur la première décennie de la retraite. Mais là encore, prudence : la relation joue dans les deux sens : le bénévolat peut attirer des personnes initialement mieux dans leur vie, qui veulent partager leurs ressources en temps.
Le degré de contrôle sur sa vie serait le facteur décisif. Le niveau de satisfaction de vie est plus faible après les départs involontaires à la retraite, alors qu’une retraite préparée permet une évolution positive. L’idée d’une transition plus progressive entre vie active et retraite n’est pas neuve : des ouvrages y ont déjà été consacrés, mais la réflexion reste ouverte.
Le bien-être en France 2020 CEPREMAP http://www.cepremap.fr/ Observatoire du bien-être
108 000 seniors de plus en Ehpad d’ici à 2030 !
En 2030, il y aura en France 21 millions de 60 ans ou plus, 3 de plus qu’en 2019. Garder les pratiques actuelles d’entrée en institution des personnes âgées en perte d’autonomie supposerait de doubler le rythme d’ouverture de places actuel pour accueillir 108 000 résidents supplémentaires en Ehpad entre 2019 et 2030, puis 211 000 entre 2030 et 2050, au-delà des 611 000 résidents actuels.
Alors que favoriser le maintien à domicile en limitant le recours à l’Ehpad à l’accueil des plus dépendants re porterait une partie des seniors vers des types d’habitat intermédiaires entre logement et Ehpad, résidences autonomie, etc…. Le nombre de seniors en résidence autonomie, environ 100 000, serait à multiplier par 1,5 à 2,5 en 2030.
Hypothèse plus optimiste : si l’espérance de vie sans perte d’autonomie augmentait autant que l’espérance de vie globale, le même rythme d’ouverture de places en Ehpad suffirait avec le maintien des pratiques actuelles d’entrée en institution des seniors en perte d’autonomie entre 2020 et 2050.
D’après DREES Études et Résultats, n°1172
Un nouveau concept de logement pour les seniors : le béguinage
Hérité des béguines au Moyen- ge (qui appartenaient à une communauté sans prononcer de vœux), ce système constitue une alternative entre domicile personnel et vie en institution pour les seniors. Plutôt répandu dans le Nord de la France, ce sont des logements inclusifs pour les seniors souhaitant avoir « leur chez-soi » et vivre en communauté. Organisés autour d’espaces de vie communs, et de services partagés, ils sont constitués d’une quinzaine d’appartements dans un environnement sécurisé, adapté à la perte d’autonomie, solidaire, implanté près d’un centre-ville.
Un concept novateur qui favorise l’inclusion sociale tout en créant du lien autour de valeurs partagées.
D’après GMF revue Ma vie assurément 6 8 21
Personnes âgées en EPAD : des droits fondamentaux respectés ?
Un juste équilibre entre la sécurité et la protection des résidents, et le respect des droits et libertés : voilà le défi auquel doivent face les EHPAD. Parfois difficile, surtout en période de pandémie…
Depuis 2015, le Défenseur des droits a reçu 900 réclamations dénonçant les conditions de l’accompagnement médico-social des personnes âgées; 80% mettaient en cause un Ehpad. Les carences constatées sont liées :
• au principe du libre choix, à l’information de la personne accueillie, à l’intimité, la vie privée, au maintien des liens familiaux, à la liberté d’aller et venir
• au non-respect de protocoles concernant l’hygiène, la fréquence des douches et toilettes
• à la propriété («maltraitance financière»). Signalés : des pertes et vols d’objets, des prêts ou parfois des dons suspects
• à l’impact des considérations de gestion. La maltraitance peut provenir d’actes individuels, plus ou moins conscients, mais aussi de carences liées à la pénurie de personnel, sa rotation importante, son épuisement ou au manque d’encadrement.
La pandémie a amplifié la situation, notamment quant à la liberté d’aller et venir et au maintien des liens familiaux. On a parfois relevé des restrictions de sorties pendant les temps de déconfinement, l’interdiction prolongée de visites, l’impossibilité pour des familles de voir leur proche décédé.
Des recommandations sont présentées : nomination d’un «référent consentement», fixation d’un ratio minimal de personnels en Ehpad de 0,8 effectif à temps plein par résident, ou encore que les décisions liées aux mesures sanitaires soient «proportionnées» et «pour une durée déterminée».
D’après Vie Publique 12 Mai 2021 Rapport annuel du Défenseur des droits
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